Mesures d'accompagnement au rabais pour la libre circulation des personnes
 
 


Mesures d’accompagnement:  cohérence svp !

Sous le couvert des accords de « libre circulation » entre la Suisse et l’Union européenne, des entreprises travaillent en Suisse avec des salarié·e·s payé·e·s largement au-dessous des usages et des conventions collectives, malgré les « mesures d’accompagnement » censées l’éviter.

Vu l’élargissement de l’Union européenne, le Parlement a voté un arrêté fédéral révisant ces accords de libre circulation ainsi que les mesures d’accompagnement. La gauche parlementaire et syndicale a prétendu obtenir un renforcement de ces mesures sous la menace d’un référendum. Comme d’habitude, elles s’est contentée de bricoles, et le PSS et Les Verts participent au comité de propagande pour le OUI, financé par les patrons. L’extrême droite et l’UDC ont bien sûr lancé un référendum, pour attirer à eux des salarié·e·s et désigner l’éternel même bouc émissaire.

Un autre référendum a été lancé par le « comité contre le dumping salarial et social », visant non la libre circulation, mais « des mesures d’accompagnement au rabais ». Au nom du choix simpliste « pour ou contre l’Union européenne ? pour ou contre l’UDC ? », les réactions négatives se sont multipliées dans la presse, et dans toute la gauche, y compris celle dite extrême.

Or, mardi 1er février, le syndicat Unia a organisé des manifestations symboliques pour une application sérieuse des actuelles mesures d’accompagnement, « faute de quoi Unia ne pourra pas soutenir l’extension de la libre circulation ». De deux choses l’une:

• soit ces manifestations sont de la poudre aux yeux, destinées à calmer la base et ceux qui seraient tentés de soutenir le référendum.

• soit la menace se veut sérieuse. Gros problème: elle n’existe qu’à cause d’un referendum… qu’Unia a refusé de soutenir (sans référendum, pas de vote !). Elle cumule ainsi les défauts: l’UDC pourra répandre son « argumentaire » jusqu’au vote; et, à ce moment, les syndicats, par un mot d’ordre d’abstention ou de Non, donneront raison à l’UDC et se renieront. Les salarié·e·s pourraient bien en conclure que l’UDC est leur défenseur le plus conséquent !

La seule voie pour à la fois défendre les salarié·e·s, et lutter contre la xénophobie et les divisions, c’est le référendum de gauche, porteur de ses propres propositions de mesures d’accompagnement donnant plus de droits et de moyens à tous les salari·e·s pour se défendre contre le dumping salarial. C’est demain une campagne de votation, distincte tant du NON de l’UDC que du OUI des patrons « ouverts » (à l’exploitation !) alliés à la « gauche raisonnable ». Et après un NON, un débat sur de vraies mesures d’accompagnement donnant les conditions pour que la libre circulation soit approuvée dans une deuxième votation.

Alain Gonthier
Conseiller communal, Mouvement pour le socialisme, Vevey